samedi 6 décembre 2008

Disparition de l'IFEN


Un décret publié le 29 novembre dissout l’Institut Français de l'ENvironnement (IFEN) pour le remplacer par un service statistique au sein du ministère de l'écologie et du développement durable.

Le décret n° 2008-1232 du 27 novembre 2008 abroge en effet le décret n° 2004-936 du 30 août 2004 qui avait créé un service à compétence nationale au ministère de l'écologie et du développement durable et porte dissolution de l'établissement public national dénommé « Institut français de l'environnement ».


Selon le Syndicat national de l’environnement, avec la disparition de l'Institut français de l'environnement (Ifen) il s’agit d’un « bond de 20 ans en arrière ». L'Institut Français de l’Environnement était le seul organisme habilité à produire des évaluations sur l’environnement.


Pour le Syndicat national de l’environnement, « la disparition de l'Ifen contribue à l'affaiblissement de la prise en compte des problématiques environnementales ».

Désormais, selon le Syndicat national de l’environnement, le nouveau service ainsi créé se trouve « noyé » dans le Service de l'observation et des statistiques du Commissariat général au développement durable du ministère de l'Ecologie.

L'Institut français de l'environnement (Ifen) était en charge de la production, de l’évaluation et de la diffusion d’information sur l’environnement en France. L’Ifen, qui centralisait les données sur l'environnement et les risques naturels et technologiques, était le service statistique du Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire et le correspondant français de l’Agence européenne pour l’environnement.


« Comment le Gouvernement français pourra-t-il être informé objectivement sur l’Etat de l’environnement en France maintenant que cet état des lieux sera réalisé par un service directement dépendant du Ministre de l’écologie . Il y a un risque de confusion entre l’information réelle et la communication politique », souligne François Veillerette, Président du MGDRF ( Mouvement pour le droit et le respect des générations futures ).


La vérité, c’est que plus les politiques environnementales sont sensibles et stratégiques, plus elles se compliquent, plus les effets d’annonce sont nombreux et plus les agences d’évaluation jouissant d’une certaine autonomie, sont dans l’œil du cyclone.


Dans les pays scandinaves, aux Pays bas et en Grande Bretagne, les « pressions » se multiplient, confie Domingo Jiménez-Beltrán, premier directeur exécutif de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), de 1994 à 2002, au Journal de l’environnement.


On est par exemple très curieux du sort de la première grande étude conduite et achevée par la MSA (Mutuelle Sociale Agricole) sur les conditions de travail et la santé des agriculteurs de plus de 50 ans qui ont été particulièrement exposés aux pesticides. Interrogé régulièrement par le Nouvel Observateur sur le destin de cette étude, le Ministère l'Agriculture et de la pêche reste obstinément aux abonnés absents.


Source :actualites-news-environnement / Nouvelobs


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