dimanche 28 septembre 2008

L'ile aux fleurs

Voici un petit pamphlet de Jorge Furtado

" Douze minutes d’une formidable évidence. Douze minutes qui suffisent pour mettre en branle les rouages indéfectibles du commerce mondial. Douze minutes d'images agrémentées de commentaires d'un humour implacable. Jusqu'à la fin où tout le monde arrête de rire. Furtado joue avec des idées simples ("l'être humain se distingue des autres animaux par son télé-encéphale hautement développé et son pouce préhenseur"); des images décalées (le champignon atomique pour illustrer les capacités intellectuelles et techniques de l'être humain); des slogans bien pesés ("se souvenir c'est vivre"); des élucubrations moins innocentes qu'elles n'y paraissent (l'invention de la monnaie), pour simplement dévoiler les aberrations d'un système commercial mondialisant qui se prétend parfait et porteur de richesses. Outil de réflexion sur les dérapages qui apparaissent dans une société lorsque l'être humain n'est plus prioritaire, L’Île aux Fleurs, depuis 1989, n’a jamais su, sans surprise, être détaché de sa condition d’objet démonstratif pour devenir le véritable support d’analyse cinématographique qu’il est également – avant tout? Soyons concrets et faisons comme tout un chacun soucieux de s’informer: "googlons" L’Île aux Fleurs. La moisson du célèbre moteur de recherche de la bibliothèque mondiale la plus dynamique du monde est révélatrice: le film de Furtado se glisse allègrement au sein d’une multitude de programmes de courts métrages dans lesquels il est référencé, au milieu d’autres courts engagés, souvent dans le cadre d’un meeting d’Attac ou d’alters de tout poil. Mieux, L’Île aux Fleurs s’est à ce point institutionnalisé que la photo d’accompagnement la plus courante, d’un cochon mort et ficelé, certes dérivée du film, n’est pas tirée de l’un de ses photogrammes! De fait, pour beaucoup, Furtado, quand on pense à citer son nom, est le réalisateur de cet unique film, couronné de pas moins de 17 prix, dont les plus prestigieux sont l’Ours d’Argent au Festival de Berlin en 1990 ainsi que les prix de la presse et du public au Festival de courts métrages de Clermont-Ferrand en 1991. "

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