vendredi 11 mai 2012

Fukushima Vs Tchernobyl













 

 

La propension des personnalités politiques à crier victoire n’est certainement pas un mythe et en période de crise, quand l’opinion doit être contentée, ou lorsque les faits sont d’une exceptionnelle gravité, rares sont celles, pour ne pas dire aucune, qui ne cèdent pas à la tentation de fanfaronner devant les caméras lorsqu’elles ont la possibilité de le faire. Quitte à officieusement manquer d’informations ; les journalistes diraient quitte à ne pas avoir recoupé leurs sources au préalable… Nous nous garderons d’accuser péremptoirement M. Noda d’avoir péché par excès de précipitation, mais alors que le pays du soleil levant vit toujours des heures parmi les plus terribles de sa longue histoire et que la classe politique dans son ensemble « rame » pour recouvrer la confiance de ses concitoyens, il n’y a aucune raison valable de ne pas émettre l’hypothèse d’un décalage entre les allégations gouvernementales et la réalité du terrain.

La situation à Fukushima, cette centrale nucléaire de malheurs qu’il faudra de toute façon de trente à quarante ans pour démanteler dans son ensemble, est-elle aussi sécurisée que le prétend Tokyo ? Non, affirme l’ingénieur nucléaire Arnie Gunderson, interrogé par nos confrères du très sérieux Guardian et qui évoque« une longue bataille, loin d’être terminée ». Des propos accrédités par la découverte récente d’une (énième) fuite dans le système de refroidissement, décidément bien vulnérable, et par la montée du taux de radiations dans l’une des turbines de la centrale.
De même, la direction de l’exploitant TEPCO (Tokyo Electric Power COmpany) a révélé fin mars que le niveau d’eau dans l’enceinte de confinement du réacteur numéro 2 était très inférieur à ce qu’elle croyait jusqu’alors, ce qui pourrait vouloir dire que les barres de combustible ne sont plus immergées et commencent à chauffer. On rappellera aussi que, même en ayant recours à des robots, les turbines 1 et 3 demeurent impossibles d’accès, quatorze mois après l’accident, et qu’il est de fait impossible de savoir ce qui se passe à l’intérieur de ces structures.
Reste le réacteur 4, celui qui inquiète le plus les spécialistes et a subi de graves dommages structurels à la suite du tremblement de terre et du tsunami. Des centaines de tonnes de combustibles usagés se trouvent actuellement « perchées » au-dessus du sol, dans un bassin de refroidissement, exposées à ciel ouvert…

Pire que Tchernobyl ?
Ledit bassin serait le « maillon faible » de la centrale si l’on en croit la commission d’enquête indépendante sur l’accident nucléaire, auteure d’un rapport publié en février dernier. Ancien conseiller principal en politique au Département américain de l’Énergie, lui aussi sondé par le quotidien, Robert Alvarez estime quant à lui que,« si un tremblement de terre ou tout autre événement venait à affecter cette piscine, il pourrait en résulter un incendie radiologique catastrophique, avec près de dix fois la quantité de césium 137 qui s’est propagée à la suite de l’accident de Tchernobyl(Ukraine) » (!)
Effrayant, mais malheureusement plausible eu égard à l’activité tellurique soutenue au Japon depuis le séisme du 11 mars 2011. La centrale de Fukushima n’est certainement pas à l’abri d’une nouvelle secousse, qui vu son état aurait des répercussions impossibles à déterminer, mais dont il ne fait pas le moindre doute qu’elles seraient calamiteuses. Déjà très critiques quant à la gestion de la catastrophe – elles ont notamment jugé insuffisant le périmètre de sécurité de vingt kilomètres autour de la centrale fixé par leurs homologues nippones dans son sillage, ce qui a provoqué des tensions diplomatiques -, les autorités américaines ont haussé le ton il y a peu par la voix du sénateur Ron Wyden, lequel a exhorté le Japon à retirer les barres de combustible irradiées des piscines vulnérables. Leur transfert est néanmoins, on s’en doute, à très haut risque.
Au total, et même si les médias ne s’émeuvent plus guère de son sort, Fukushima continue donc de ressembler à une cocotte-minute. Une cocotte-minute déjà très endommagée et sur laquelle la colère de Dame nature peut toujours s’abattre.
On ne s’offusquera pas dans ces conditions de l’arrêt ce week-end du dernier réacteur nucléaire encore en service dans le pays et du fait que le gouvernement fasse les yeux de plus en plus doux aux technologies propres, le solaire et la géothermie en particulier.

Source :"San Finna"

dimanche 16 octobre 2011

QUALITE DE L’EAU EN FRANCE : UNE VERITE QUI DERANGE


Le WWF France a réalisé depuis trois ans une enquête approfondie du dispositif français d’analyse de la qualité des eaux souterraines et de surface ainsi que de l’exploitation qui en est faite dans les rapports officiels.
Le bilan de ces investigations est accablant : 
les protocoles de mesure de la qualité de l’eau ont, à plusieurs reprises, été profondément édulcorés depuis une dizaine d’années. Ils sont entachés de nombreux biais qui conduisent à sous estimer très gravement l’ampleur de la pollution des rivières et des nappes phréatiques.
 
Pour Hélène Roche, présidente du Comité Scientifique du WWF France, spécialiste au CNRS de l’évaluation des effets des substances chimiques dans les écosystèmes aquatiques, « on va ainsi pouvoir officiellement déclarer que certaines rivières sont « en bon état chimique » alors qu’elles sont contaminées par des substances dont les protocoles de mesures sont mal codifiés ou par des molécules qui ne sont tout simplement pas prises en compte – les PCB par exemple. Les rivières seraient donc officiellement en bon état alors qu’une contamination importante menace les espèces aquatiques et la biodiversité. Avec une telle sous-évaluation de la situation, on ne s’étonnera pas qu’un certain nombre d’espèces très sensibles aux polluants chimiques, comme les batraciens, figurent parmi les espèces aquatiques les plus menacées ». 

Une surveillance biaisée
 
Le WWF-France soulève trois problèmes majeurs à l’origine d’une surveillance biaisée des eaux superficielles et souterraines : 

- la dramatique insuffisance du nombre de substances toxiques recherchées dans l’eau ;
- des protocoles de mesure inadaptés, en particulier pour les micropolluants chimiques ;
- des méthodes d’analyse des données impropres à décrire l’état réel des eaux superficielles et souterraines.
 
La France a fait le choix d’une approche minimaliste de ses obligations réglementaires et non d’une approche « patrimoniale », c’est-à-dire permettant de connaître l’état réel de la ressource. Par exemple, la Directive Cadre sur l’Eau laisse la liberté aux Etats membres de choisir la liste des substances dangereuses surveillées. Sur ce point, la France a constamment minoré le nombre des substances recherchées – tels les pesticides.
Or la pertinence d’une évaluation de la qualité des eaux se mesure à sa capacité à refléter la réalité. « Quand on évacue la prise en compte de la majorité des substances toxiques, en particulier les micropolluants émergents, quand on néglige l’impact des faibles doses de substances dangereuses sur le long terme, quand on évacue la prise en compte des cocktails de substances, quand on se contente de moyennes avec de surcroît trop peu de mesures, quand on mesure avec des limites de quantification trop élevées, etc., on biaise systématiquement les évaluations » explique Cyrille Deshayes, responsable du pôle eaux douces du WWF France. 


Le WWF France rend publique la réalité de la situation
 
Dans l’esprit de la Convention d’Aarhus, le WWF France ouvre, sur le modèle de l’open data , le dossier de l’accès aux données publiques environnementales dans le domaine de l’eau.
Grâce à une étude procédant à une exploitation rigoureuse des données publiques de 2007 et établissant des cartes de contamination, le WWF France fait apparaitre un état fortement dégradé et généralisé des cours d’eau et des nappes phréatiques. Ce qui est d’autant plus inquiétant puisque les données analysées sont elles-mêmes en deçà de la réalité. Le WWF rend ces données publiques en soutenant un site internet rassemblant données, analyses et cartes.

 
Le coût astronomique de la pollution de l’eau

 
Le ministère de l’Ecologie vient de chiffrer dans un rapport le coût des pollutions agricoles. Rien que pour les pesticides et les nitrates, le montant s’élève pour les ménages à un minimum compris entre 1 et 1,5 milliards d’euros par an. Si l’on voulait décontaminer les eaux souterraines, il nous en coûterait entre 522 et 847 milliards d’euros. Lorsqu’on sait que ce rapport ne prend en compte que les seules pollutions agricoles, qu’il n’a pas intégré les amendes que la France devra payer pour le non respect des directives européennes et qu’il a été fait à partir d’une évaluation de la qualité de l’eau qui est largement en deçà de la réalité, on ne peut qu’alerter nos concitoyens sur le fait que les pouvoirs publics ne pourront pas faire face à des coûts qui sont véritablement astronomiques. 

Il est urgent de disposer de données fiables, indépendantes et transparentes sur l’état réel des eaux.


« L’état des eaux : derrière une information officielle déficiente, des évaluations et des données inquiétantes" : extraits d’une synthèse commanditée par le WWF France sur l’état réel des eaux et des données sur l’eau : 36 pages
Site internet : http://eau-evolution.fr/
- un objectif : la connaissance de l’état réel des eaux et la mise à disposition les données sur l’eau ;
- un outil inédit : des cartes interactives permettant à chacun d’apprécier la qualité des eaux ;
- l’enquête du WWF téléchargeable : « L’eau toujours source de vie : l’état réel des eaux et des données sur l’eau » (51 pages). 

Source : " WWF" 

dimanche 15 mai 2011

Interview de Fabrice Nicolino par Enviro2B

Fabrice Nicolino, journaliste auteur entre autres de « Pesticides, révélations sur un scandale français » (avec François Veillerette), « La faim, la bagnole, le blé et nous », « Bidoche, L'industrie de la viande menace le monde », l’écologiste militant publie aujourd’hui « Qui a tué l’écologie » (aux éditions Les Liens qui Libèrent), une sévère critique du bilan du mouvement écologiste et en particulier de la banque des quatre : le WWF, Greenpeace, France Nature Environnement et la Fondation Nicolas Hulot, dont il souligne les zones d’ombre et les contradictions.

Vous vous interrogez sur ceux qui ont tué l’écologie, mais qu’est-ce qui vous fait dire qu’elle est morte ?

L’idée était de faire un bilan de l‘écologie, après environ quarante ans d’activité des grandes associations écologistes comme le WWF, Greenpeace, France Nature Environnement et plus récemment la Fondation Nicolas Hulot. Pendant cette période, la situation écologique de la planète s’est considérablement aggravée, menaçant aujourd’hui tous les éco-systèmes qui sont interconnectés. La crise des océans est liée avec celle du climat, qui elle-même à une résonance sur celle des sols arables, qui elle-même influe sur la famine dans le monde, et ainsi de suite.

Cette crise globale est inquiétante et même angoissante. Est-ce que le travail entamé par ces écologistes a été utile et de nature à trouver des solutions ? Chemin faisant, en me documentant sur ces grandes associations que j’appelle un peu durement la bande des quatre, je me suis rendu compte de choses terribles.

Je suis membre moi-même depuis 1987 de Bretagne Vivante, une association qui fait partie de France Nature Environnement. Je m’inclus donc également dans ce bilan. Il n’est pas question de m’exclure de ces critiques. Nous avons échoué à inverser le courant, tous autant que nous sommes.

Les associations écologistes ont joué un rôle terriblement néfaste, notamment au moment du Grenelle de l’environnement. Elles ont donné leur crédibilité et leur caution à une politique qui est restée globalement inchangée, en échange d’un peu de respectabilité. Ces associations ont accepté de faire croire que dans ce Grenelle on allait aborder les vraies questions.

La respectabilité de ces associations a-t-elle été conquise sur des renoncements ?

Oui bien sûr. Les associations ont vieilli, leurs responsables ont vieilli et sont devenus des notables. Beaucoup d’entre eux ont accepté la légion d’honneur, des postes qu’on leur a distribués. Cela n’est pas un crime, mais c’est un constat.

Rappelons-nous que Nicolas Sarkozy parlait du Grenelle de l’environnement comme d’une révolution écologique. Ces associations de la bande des quatre ont apporté leur caution à cette promesse, alors que ces mêmes associations avaient accepté dès le départ que la question du nucléaire soit exclue du Grenelle, ce qui est proprement incroyable. Au moment même ou le Grenelle s’engageait, Nicolas Sarkozy tentait, en véritable VRP du nucléaire, de vendre une centrale nucléaire à Khadafi, à qui on avait déplié le tapis rouge à Paris en décembre 2007.

Pas question également de parler des biocarburants. C’est pourtant un problème essentiel écologique, mais aussi moral. Dans de nombreux pays du Sud on détourne une partie très importante de la production de plantes alimentaires pour fabriquer des carburants destinés aux automobiles du Nord, dans un monde où environ 1,2 milliard de personnes souffrent de la faim. Les associations officielles de la bande des quatre ont accepté que cette question des biocarburants ne soit pas à l’ordre du jour du Grenelle.

Vous soulevez la question sensible de l'indépendance financière de ces associations...

Ce n’est pas un secret d’Etat, le budget de France Nature Environnement est financé par 65 à 70% d’argent public. Il n’y a là aucune indépendance, c’est même ridicule de penser autre chose. C’est d’ailleurs l’association la plus sage qui accepte étrangement le plus d’accommodements avec le gouvernement. Le lien est évident avec son mode de financement.

La Fondation Nicolas Hulot, c’est autre chose même si c’est très confus. Nicolas Hulot ne s’était par exemple jamais prononcé clairement sur le nucléaire, avant d’évoquer récemment une éventuelle sortie du nucléaire depuis son lancement à l’élection présidentielle. Un rapport parlementaire s’est étonné récemment de la mansuétude de la Fondation Nicolas Hulot sur le nucléaire, en se posant la question si elle ne pouvait s’expliquer par la présence d’EDF à son conseil d’administration.

Sait-on à quelle hauteur EDF participe au financement de la Fondation Nicolas Hulot ? Nicolas Hulot joue-t-il la transparence à ce sujet ?

Non pas précisément, mais il y a également TF1 ou L’Oréal. Même si c’est un homme que je respecte, qui a fait beaucoup de choses, Nicolas Hulot a un énorme fil à la patte, le liant financièrement et depuis toujours au monde industriel, très largement responsable de la destruction des écosystèmes. Il a clairement quelque chose qui ne tourne pas rond.

Dans ce domaine, le WWF est encore bien pire d’une certaine façon. Cette association a de grandes accointances avec différentes multinationales comme Monsanto, avec lequel il participe à une table ronde destinée à trouver ensemble un label soi-disant durable, pour la commercialisation du soja. Le soja est pourtant une arme de destruction massive des écosystèmes en Amérique latine et des communautés paysannes notamment indiennes. S’asseoir aux côtés de Monsanto pour l’aider à vendre du soja dans le monde avec un label écolo, c’est prendre une responsabilité gigantesque, qu’il n’assume pas d’ailleurs en France.

Vous sentez-vous proche de climato-sceptiques comme Claude Allègre, eux-aussi globalement très critiques vis-à-vis du mouvement écologiste ?

Pas du tout. Claude Allègre est un homme que je méprise. Je n’ai rien à voir avec cet homme. Je crois même avoir été le premier en France à attaquer Claude Allègre sur la question du climat, dès 1997, en affirmant qu’il racontait n’importe quoi. Je prends la crise climatique très au sérieux et pas du tout Claude Allègre, ni les climato-sceptiques.

Ce que je crois en revanche, c’est qu’il n’y a pas de vache sacrée ni d’icône qui doive échapper à la critique. On demande à tout le monde de s’expliquer, pourquoi devrait-on se taire sur le mouvement écologiste ?

Comment expliquez-vous la complaisance des médias, généralement peu critiques vis-à-vis du mouvement écologiste ?

Parce que précisément ces associations sont devenues des icônes. Si vous prétendez défendre le bien ce qu’elles font à longueur d’année, vous devenez intouchable. Encore peu de personnes osent les critiquer. Je révèle des choses graves encore jamais évoquées en France comme par exemple que le WWF a été financé par Mobutu, l’ancien dictateur du Zaire ou encore par Charles de Chambrun, ancien maire de Saint-Gilles, ancien député lepéniste du Gard. J’évoque aussi des liens entre des responsables de tout premier plan du WWF et l’ancien régime de l’apartheid en Afrique du Sud par l’intermédiaire d’Anton Rupert.

Pourquoi le WWF a-t-il de telles fréquentations ?

A l’origine, le WWF n’a pas été créé par des écologistes mais des aristocrates qui chassaient la grande faune sauvage en Afrique comme les girafes, les éléphants et les lions. A la fin des années 50, voyant la situation se dégrader, ces grands chasseurs ont voulu préserver des espaces pour continuer à y chasser. Le premier président du WWF est le Prince Bernhard des Pays-Bas qui a un passé exécrable, membre notamment du parti nazi. Ce sont des faits historiques.

Tous ces gens étaient aux antipodes des écologistes d’aujourd’hui. N’ayant pas d’état d’âme, ces fondateurs du WWF ont créé un club sélect des 1001 donateurs très riches, dont l’association refuse d’ailleurs de donner la liste. Officiellement, le WWF est une association transparente et ouverte, mais dans les faits, elle refuse de livrer ces informations, même si on sait par exemple qu’on retrouve parmi ces généreux donateurs Robert McNamara, l’ancien secrétaire d’Etat américain à la Défense, responsable notamment des affreux bombardements lors de la guerre du Vietnam.

Ou ce que j’ai écrit est vrai, et cela pose des problèmes colossaux en terme de morale publique, ou ce n’est pas vrai, et il faut me traîner devant un tribunal.

Quelle est la réaction des écologistes à vos révélations ?

Tout le monde est gêné. Je suis accusé par les écologistes de jouer contre mon camp. La vérité c’est que les associations actuelles ont fait leur temps. C’est un bilan de faillite, même si c’est dur à reconnaître. Créées pour résoudre la crise écologique, ces associations ont échoué, c’est ridicule de dire le contraire alors que la situation écologique est devenue infiniment plus grave des dizaines d’années plus tard.

On pourrait vous dire que le combat ne fait que commencer ?

Vous avez tout à fait raison, le combat ne fait que commencer. Il faut tout remettre à plat. La question n’est pas de savoir de quelle étiquette on parle, si elle écologiste ou pas, à la limite je m’en fous, ce que je souhaite c’est qu’on s’unisse tous pour trouver des solutions véritables et efficaces de manière honnête.

Dans ce tableau plutôt pessimiste de l’écologie, on reste encore très franco-français, alors que la crise écologiste est évidemment planétaire…

Il faut bien sûr sortir de la France. Le Grenelle de l’environnement est une opération franchouillarde qui laisse penser que la question de l’écologie peut se résoudre à l’échelle de la France. C’est ridicule de croire que les écosystèmes s’arrêtent aux frontières de la France.

Y-a-t-il des écologistes qui trouvent grâce à vos yeux ?

Oui, bien sûr, pour n’en citer qu’un, je pense par exemple à l’indienne Vandana Shiva, qui est tout à fait admirable, à la fois philosophe et scientifique. Elle incarne une autre façon de concevoir le combat écologique en écrivant des textes de haut niveau tout en menant des actions concrètes et efficaces. Son association a réussi à sauver 2 000 variétés de riz, autour d’une ferme au pied de l’Himalaya. Cela n’a l’air de rien mais c’est très important. On pense qu’il reste seulement 8 000 variétés de riz en Inde, alors qu’il y en avait 100 000 il y a un siècle. C’est l’avenir du monde.

Nous avons à faire à un monde industriel qui a complètement échappé à notre contrôle, ce que ne veulent pas reconnaître les associations écologistes, parce qu’elles sont trop liées à cet univers. C’est comme le monstre de Frankenstein, il a complètement échappé à son créateur. Aujourd’hui, c’est l’industrie qui impose sa volonté à nos sociétés, sans faire le bonheur par ailleurs des populations. On consomme contraint et forcé, une multitude d’objets tous plus inutiles les uns que les autres, tout en détruisant la planète. La question fondamentale est de savoir comment reprendre le contrôle de ce monstre.

Cette ambitieuse révolution sociétale ne dépasse-t-elle pas largement le champ de compétences des écologistes ?

Effectivement, l’enjeu est trop important pour les écologistes. C’est le combat le plus difficile de toute l’histoire humaine. On se heurte à des murs physiques infranchissables. Il faudrait engager une révolution intellectuelle et morale pour changer la hiérarchie des priorités. Évidemment c’est très difficile. C’est plus facile de prétendre qu’on va corriger la situation actuelle en faisant des modifications à la marge, malheureusement ce n’est plus suffisant. Il faut s’attaquer au système lui-même.

La candidature de Nicolas Hulot vous paraît-elle capable de créer une dynamique aussi ambitieuse et radicale ?

Non, je ne pense pas que cela soit une bonne nouvelle. Nicolas Hulot est un homme je respecte et que j’estime et qui a apporté beaucoup à la société française. Mais il est lié à l’univers industriel et a cautionné un Grenelle de l’environnement qui a fait perdre 3 ans à la France.

On peut critiquer les avancées certes modestes du Grenelle, mais il a tout de même permis de développer les énergies renouvelables ou de s’engager dans la réduction des pesticides…

C’est du pipeau. J’ai une anecdote d’ailleurs au sujet des pesticides. Au moment du Grenelle, j’étais chez moi fin octobre 2007 lorsqu’un ami participant à ces tables rondes au nom de l’une de ces associations, m’appelle très enthousiaste en m’affirmant qu’ils venaient d’obtenir une victoire extraordinaire, la France s’engageant à réduire de 50% en 10 ans l’utilisation des pesticides. Pourtant déjà très critique sur ce Grenelle, j’avoue que j’ai considéré qu’il s’agissait là d’un engagement très fort. Mais dans la même matinée, j’apprends le reste de l’histoire.

Suite à cette annonce visiblement prématurée, des témoins m’ont rapporté que Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA est sorti inquiet de la réunion, sans doute pour passer quelques coups de fil. Revenant ensuite triomphalement à la réunion, c’est finalement lui et pas le gouvernement, qui a annoncé que la France s’engageait à réduire de 50% en 10 ans l’utilisation des pesticides, mais en rajoutant, "si c’est possible", ce qui figure dans le Grenelle. Et comme cela ne va pas être possible, il n’y aura pas de réduction de 50% des pesticides en 10 ans.

C’est une réalité en faux semblant. C’est de l’enfumage que l’on retrouve avec les éoliennes, le photovoltaïque, et dans tous les domaines. Je défie quiconque d’apporter la preuve que le Grenelle représente une véritable révolution écologique, telle qu’elle était promise à l’époque par le gouvernement.


Source : Enviro2B

aujourd'hui......


Il pleut Enfin !!!
et j'entends encore des gens se plaindre .....

vendredi 22 avril 2011

La sécheresse menace la France



Déjà visible à l’œil nu dans les champs ou les jardins, la sécheresse menace la France. Victime d’un déficit de pluie cet hiver et d’un début de printemps particulièrement chaud et sec, l’hexagone connaît d’ores et déjà une situation de crise au point de déclencher déjà des premiers arrêtés de restriction d'irrigation par les agriculteurs dans les Deux-Sèvres, en Charente-Maritime et en Essonne.

La dernière note d’information du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) est sans équivoque, 58% des réservoirs d’eau affichent un niveau inférieur à la normale en France métropolitaine. Résultat de plusieurs années de déficit pluviométrique, les nappes d'eau souterraine sont déficitaires sur la plus grande partie du Bassin parisien et dans le Sud-Ouest pour plusieurs grands aquifères.

Depuis le début de l'année, seulement 30 % des nappes ont vu leur niveau progresser, une proportion « relativement réduite » souligne les géologues français. Le niveau des nappes à fin mars est en hausse pour 30% des nappes, en baisse relative pour 46% et stable pour les 24% restant.

Déficit dépasse les 75% en Bretagne

La situation des niveaux de nappe est ainsi globalement assez perturbée, en raison de déficit pluviométrique sur certaines régions comme par exemple l’Aquitaine, la Bretagne, et le Centre indique le bulletin géologique. Le mois de mars 2011 affiche des cumuls de précipitations déficitaires de l'Aquitaine aux côtes de la Manche ainsi qu'en Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace, Franche-Comté et sur les Alpes du Nord. Pire, le déficit dépasse 75 % en Bretagne, Sologne et Touraine, ainsi que le long de la frontière belge.

Maniant l’euphémisme, le BRGM considère que cette situation n’est « pas très favorable » en ce début d’année, qui devrait représenter, sur le cycle hydrologique naturel, la période de recharge généralisée liée aux précipitations hivernales. Concrètement, cette situation contrastée mais globalement déficitaire se traduit déjà par la publication des premiers arrêtés de restriction.

Ainsi les préfectures de l'Essonne et la Seine-et-Marne ont d’ores et déjà interdit l’irrigation à ses agriculteurs. De son côté, la Charente-Maritime a interdit hier les prélèvements agricoles d’eau dans la journée. Cette situation de crise a contraint les autorités à avancer la première réunion annuelle du Comité national de suivi de la sécheresse à la première quinzaine de mai.

Eté chaud et sec

Certaines projections météorologiques anticipent un printemps et un été particulièrement chaud et sec en France, ce qui aurait pour conséquence directe de provoquer une sécheresse particulièrement forte, au vue de la situation déjà très déficitaire du pays, aussi tôt dans la saison.

Source : Enviro2B

Petrol Addict ....


Deepwater Horizon, un an après par gpfrance